Après avoir passé un mauvais moment à l’île Maurice, où il a dû rester sur la touche pendant un long moment sans pouvoir travailler, Cédric Ségeon a fait un saut au Qatar où il s’en est bien tiré. En effet, il a fait parler tout le talent dont il a le secret et il a été en mesure de traverser le but en vainqueur en pas moins de 13 occasions en seulement 3 mois.
De retour au pays depuis trois semaines (samedi 7 mai 2016), c’est avec son sourire habituel que la Cravache d’Or 2014 nous a raconté comment s’est passé son aventure au Qatar. «Pour une première saison, je qualifierais mon passage au Qatar de correcte. J’y ai raté presqu’un mois et demie et ce n’est jamais facile de commencer une saison en cours de route. Toutefois, j’ai remporté treize courses, dont les trois dernières obtenues lors des deux derniers jours de courses pour la saison 2015-16. Toutes les victoires sont bonnes à prendre, mais s’il y a une qui m’a fait le plus plaisir, c’est la dernière. C’était une Cup, soit une grande course, et j’étais en selle sur Al Uraiq Secret, coursier qui appartient à un Sheik (un gros propriétaire). J’espère que cela va m’ouvrir des portes pour l’année prochaine afin de pouvoir monter pour de meilleures écuries. C’est vrai qu’on en voudrait toujours plus, mais c’est un nombre honorable et j’espère faire encore mieux l’année prochaine.»
Quand on reste sur la touche pendant un long moment, il faut du temps à un jockey pour se réhabituer à être en course en temps normal. Or, dans le cas du cavalier français, il a dans un premier temps dû se réhabituer à monter en course et, ensuite, il a eu à connaître les coursiers de son nouvel employeur. Cependant, cela n’a pas duré longtemps car il s’est imposé une semaine après son arrivée au Qatar. Il nous en parle. «Ma première victoire avec Silent Thunder m’a fait très plaisir, surtout après tous les déboires que j’ai eu à l’île Maurice. Je suis arrivé sans connaître les chevaux et sans connaître les entraîneurs. Du coup, j’ai monté pour une petite écurie et je peux vous dire que ce n’était pas facile. En sus de cela, il y avait beaucoup de bons jockeys étrangers là-bas. Ce n’était pas facile de remporter ma première victoire, mais une fois que la machine s’est mise en route, j’ai engrangé les victoires et c’était un peu plus simple d’avoir des montes plus valables. Comme tout le monde le sait, je suis un gagnant et je ne me suis à aucun moment laissé abattre. J’y ai toujours cru et la première victoire a été un grand soulagement. J’étais très content.»
En sus d’être allé au Qatar, Cédric Ségeon a également fait un saut au Bahreïn, où il avait été invité à monter pour leur dernière journée. Comment a-t-il vécu cette nouvelle expérience ? «Je n’ai fait que trois 4e places sur 5 montes. Pour cause, je n’ai pas monté de bons chevaux, mais c’était une belle expérience malgré tout. Cela va peut-être m’ouvrir des portes pour pouvoir y retourner. La qualité des chevaux est moins bonne qu’au Qatar, mais c’était sympa d’avoir une nouvelle expérience et d’inscrire un nouveau pays à la liste de ceux où j’ai déjà monté. J’espère pouvoir remporter une victoire là-bas la prochaine fois que j’y retournerai.»
Entre l’Ile Maurice et le Qatar : C’est le jour et la nuit
Que ce soit à l’île Maurice, qui a un hippodrome de plus de 200 ans, et le Qatar, chaque organisation de course est différente. Notre interlocuteur nous explique ce qui diffère. «La différence entre Maurice et le Qatar ; c’est le jour et la nuit. Il y a très peu de gens qui vont aux courses excepté les entraîneurs et les propriétaires au Qatar. Du coup, il n’y a pas d’ambiance. Et puis, il n’y a pas de jeu. Toutefois, la qualité des chevaux est assez bonne car ils ont beaucoup d’argent et ils investissent beaucoup. Il ne faut pas oublier qu’il y a des pur-sang arabes et anglais qui y sont. Le Chief Stipes est quelqu’un de compétent et je l’ai déjà côtoyé quand j’ai été en Malaisie. De plus, c’est quelqu’un qui a déjà exercé dans beaucoup de pays à travers le monde. Donc, c’est différent de Maurice, mais c’est tout aussi plaisant pour moi car les gens ne peuvent pas dire qu’il y a eu tricherie puisqu’il n’y a pas de jeu. Même si la vie là-bas n’est pas aussi bien qu’à Maurice, par contre c’est bien d’y travailler.»
Depuis qu’il ne monte plus au Champ de Mars, son ancienne écurie a des difficultés à s’imposer sur une base régulière, comme cela fut le cas les années précédentes, et cela ne s’est pas arrangé pas avec la présence de Noel Callow pendant quelques journées où il a été en selle pour le compte de Patrick Merven. « Je pense que mon ancienne écurie, à l’île Maurice, a fait un départ moyen parce qu’elle a acheté beaucoup de nouveaux cette saison et elle s’est même séparée de beaucoup d’anciens comme j’ai pu le voir. De plus, les nouveaux sont arrivés tardivement et ils n’ont pas encore débuté. Evidemment, mon ancien entraîneur va finir par se relancer et je suis certain que les nouveaux vont lui permettre de réaliser une bonne fin de saison. J’ai confiance en mon ancienne écurie. Je n’aurais pas la prétention de dire que je suis le ‘King’ de l’écurie Merven, mais on s’entendait très bien. C’est dommage que des gens aient mis des bâtons dans les roues de l’équipe car je pense que j’ai été quelqu’un de ‘clean’ pendant les cinq ans où j’ai monté ici. D’ailleurs, la cour à bien prouvé cela en rejetant les affaires que j’avais en vigueur. Nous étions une famille et nous nous entendions tous très bien à l’écurie. C’est dommage pour tout le monde.»
« Un grand merci à ceux qui gère mon site »
Etant un cavalier de renom, Cédric Ségeon a eu un bon nombre de fans depuis les cinq années qu’il a exercé au Champ de Mars. Ce cavalier sympathique a tenu à dire quelque chose à ses fans. «Tout d’abord, je voudrais dire un grand merci à ceux qui gèrent mon site internet (www.teamsegeon.com), notamment Kum, un mauricien qui est établi en Europe, et Kévin. Ils m’ont suivi lors de mon aventure au Qatar et ils ont constamment mis les informations nécessaires afin de garder à jour ceux qui me suivent toujours. Enfin, à mes fans, qui me suivent sur mon site ou sur Facebook, je leur dis un grand merci pour leur soutien inconditionnel. J’espère que je reviendrai un jour afin de pouvoir leur apporter plein de joie en gagnant des courses à Maurice. On ne peut pas empêcher quelqu’un qui n’a jamais eu aucun démêlé avec la justice de travailler. J’ai confiance en la justice et j’espère revenir un jour pour faire mon travail comme je l’ai toujours fait avec le plus grand professionnalisme possible.»
Al Uraiq Secret, le coursier qui a offert Cédric Ségeon une victoire mémorable lors de son aventure au Qatar
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